IL FAUT REAGIR!!
dimanche 30 novembre 2008
L'heure est grave.
IL FAUT REAGIR!!
jeudi 27 novembre 2008
SES EN GREVE!!
10 bonnes raisons de faire grève ET de manifester à Paris le 3 décembre 2008
1- Une forte demande sociale
Dans le contexte économique et social actuel, il y a une forte demande sociale pour que tous les lycéens suivent un enseignement de SES. Selon un sondage TNS Sofres révélé lors des Journées de l’Economie à Lyon en novembre 2008, 73 % des Français estiment que l’information économique est peu ou pas du tout accessible et compréhensible, et 85 % sont favorables à une initiation à l’économie dès le secondaire.
2- Le projet de réforme de la seconde marginalisera l’option SES en seconde
Des 43% actuels d’élèves de seconde qui choisissent les SES parmi Latin, LV3, IGC, ou MPI, ISI, combien choisiront notre enseignement lorsqu’il sera en concurrence avec un module d’approfondissement de math, littérature, physique-chimie ou sciences de la vie et de la terre ?
3- La réforme de la seconde prépare un tarissement des orientations en série ES et une fusion entre les actuelles séries ES et STG
A terme, c’est l’orientation vers le futur parcours « Sciences de la Société » qui risque de se tarir, les élèves ne pouvant pas effectuer une orientation raisonnée en fin de seconde sans connaître une des « dominantes » de ce parcours. Par ailleurs, la réforme de la seconde prépare une fusion entre les actuelles séries ES et STG. Dans le cycle 1ère-Terminale, les SES ne seront qu’une dominante parmi quatre au sein du parcours « Sciences de la Société » en compagnie du Droit, des Sciences de Gestion et de l’Histoire-Géographie. Il a même été évoqué de scinder les SES entre des modules de sociologie et d’économie. Ce remodelage fait fi des complémentarités fortes qui existent actuellement dans la série ES entre les SES, les mathématiques, l’histoire-géographie, les langues et la philosophie, complémentarités qui permettent un haut niveau de culture générale propice à la réussite dans les études supérieures qu’elles soient courtes, longues ou des plus sélectives.
4- Inacceptable en termes de conditions pédagogiques d’enseignement
Le projet de réforme de la seconde est inacceptable en termes de conditions pédagogiques d’enseignement : perte de la durée annuelle (- 40% de l’horaire élève) mais aussi et surtout des TD. Que transmet-on à des lycéens de 15 ans en 4 mois de cours à 35 élèves par classe ?
5- Inacceptable en termes de nombre futur de postes et de recrutement
Le projet de réforme de la seconde est inacceptable en termes de nombre futur de postes et de recrutement : - 40% de l’horaire élève en seconde, disparition confirmée des TD, baisse du taux de lycéens choisissant SES en seconde (15% au lieu de 43% actuellement ?) = près de 1000 postes excédentaires ?
6- Réforme précipitée = dégâts collatéraux
La réforme est précipitée et risque de s’appliquer avec de nombreux dégâts collatéraux non prévus pour les futurs lycéens mais aussi pour les personnels et en première ligne les enseignants. Il est inadmissible de prétendre réaliser des programmes de qualité pour la rentrée prochaine en convoquant des groupes d’experts mi-novembre et en leur demandant de confectionner un programme en un mois. Au minimum, Xavier Darcos doit repousser sa réforme en 2010 et organiser une véritable consultation du monde enseignant.
7- Calendrier de la réforme : c’est maintenant ou jamais
Le mois de décembre a été annoncé par le ministère comme le mois de la finalisation : c’est maintenant ou jamais qu’il faut se mobiliser pour accroître un rapport de force permettant des avancées sur les SES, une refonte et un report de la réforme. (Roger Guesnerie est reçu le 28 novembre sur la question de la place des SES en seconde, Xavier Darcos annonce la structure définitive de la seconde la semaine du 8 décembre, le projet serait soumis au Haut Conseil de l’Education le 23 décembre (consultatif).
8- 80% de professeurs de SES grévistes le 20 novembre
La réussite éclatante de la mobilisation du 20 novembre (près de 80% de grévistes parmi les professeurs de SES) est en train de changer la donne. Nous ne pouvons nous permettre un échec le 3 décembre à Paris : l’objectif est de mobiliser 2000 enseignants de SES pour la manifestation (13h) et le meeting qui suivra (15h30-17h). En janvier 2005, contre le projet de réforme de Fillon (qui marginalisait déjà l’option SES en seconde) nous avions été 1000 à Paris et nous avions gagné !
9- Le soutien aux SES n’a jamais été aussi large
Jamais nous n’avons réussi à faire autant l’unanimité sur la nécessité d’une présence forte des SES au lycée, des syndicats d’enseignants (SNES, SGEN, CGT-Education, Sud-Education) et d’étudiants (UNL, FIDL et UNEF) aux représentants de l’enseignement supérieur et de la recherche (AFSE, AFS, AFSP, APKHKSES, APHEC) en passant par le CODICE et des personnalités telles que Philippe Meirieu ou Michel Rocard. Sans compter le nombre important et croissant des questions écrites des parlementaires.
10- La défaite est impossible
La victoire est à portée de main, nous devons continuer à monter en puissance dans notre mobilisation pour faire céder le ministre. Cette journée a un coût pour chacun (une journée de grève, un déplacement à Paris, faire garder ses enfants, revenir fatigué tard mercredi soir) mais c’est ce coût qui fait la force et la valeur d’une manifestation réussie et il sera largement compensé à long terme par notre victoire et par la joie de se retrouver ensemble à Paris, de se sentir unis et soutenus par les personnalités et organisations présentes lors du meeting.
SES We can !
Pour plus de détails et pour signer les pétitions:
http://www.apses.org/
Réforme Darcos (suite).
Il s'agit de faire passer en force et avec une brutalité qui n'a pas grand chose à voir avec la démocratie quelque chose que la majorité des citoyens refuserait si on leur laissait le temps d'y réfléchir et si on leur demandait leur avis.
Qu'est ce que ce "quelque chose" sinon la privatisation à très court terme de l'éducation en France?
La mise en place d'une structure modulaire de l'enseignement accompagnée de suppressions sévères de postes ouvre grand la porte à une prolifération rapide d'officines spécialisées dans la vente de tel ou tel "savoir".
On le voit bien dès l'an prochain avec la seconde: un bloc "a minima" d'enseignements obligatoires que les élèves devront compléter par des modules d'approfondissement s'ils veulent avoir une chance de continuer leurs études, or avec les suppressions de postes annoncées, rares seront les lycées en état de leur offrir un choix complet (sans compter les problèmes de locaux et de gestion administrative) .
Ce sera pain bénit pour les "boites à modules" qui une fois qu'elles se seront implantées pourront faire concurrence aux établissements publics aux niveaux Première et Terminale où la structure modulaire est encore plus affirmée.
A court terme on a un enseignement basique minimum assuré par le service public et pour le reste, adressez vous au privé .....
La vision d'Adam Smith remise au gout du jour, c'est ça le moderne vu par l'équipe Sarkosy....
Or, ce même Sarkosy qui en est à vouloir remédier à la crise actuelle en faisant travailler les vieux y compris le dimanche et refuse de sortir d'une vision étriquée des politiques de l'offre résumées (pour lui) à "travailler plus pour gagner plus" et "favoriser les profits" n'a guère d'autres solutions que d'ouvrir de nouveaux marchés à ses copains du MEDEF.
Il y en a deux très tentants: la Santé et l'Education.
Pour la Santé, c'est quasiment fait, vu la casse délibérée de l'hopital public; pour l'Education ce sera en grande partie fait si la réforme Darcos est acceptée.
Il faut donc dire
NON A CETTE REFORME
NON AU PASSAGE EN FORCE
NON A LA CASSE DU SERVICE PUBLIC D ENSEIGNEMENT !!!
samedi 15 novembre 2008
Réforme Darcos I.
Comment va-t-on concilier rigueur (dans l'élaboration des programmes, l'articulation prospective des modules et des niveaux, l'adaptation des structures d'établissement) et démocratie (hé oui, déjà un gros mot...) si tout doit être bouclé en 9 mois?
Et encore, quand je dis 9 mois... il aurait été normal que la réforme soit présentée avant que les parents d'élèves de 3ème fassent les choix de modules et d'établissement pour l'entrée en seconde, c'est à dire au plus tard en mars, non?
Réponse évidente: on conciliera pas!!! On fera de "l'expérimentation de réforme" à l'échelle nationale et sans concertation en sacrifiant la génération des gamins qui va arriver au lycée l'an prochain et qui essuiera les plâtres pendant 3 ans.
Y a-t-il urgence à ce point???
Y a-t-il un tel délabrement de l'enseignement secondaire??
A l'évidence, non.
En particulier, la filière ES et l'enseignement des SES sont les plus malmenés par la réforme alors même qu'il s'agit d'une filière qui attire (27,5% des élèves de Terminales Générales en ES en 1996, 31,5% en 2007), qui est une voie de réussite dans l'enseignement supérieur pour des lycéens d'origine sociale beaucoup plus diversifiée qu'en S, et dont l'enseignement est apprécié des élèves (enquête de 1998 commandée par Cl. Allègre et dirigée par Ph. Meirieu).
Ce calendrier ne se justifie absolument pas si la réforme n'a d'autres buts que pédagogiques
et c'est une première raison pour la refuser en l'état.
Mais alors, pourquoi une telle hâte?
(A suivre...)
jeudi 13 novembre 2008
lundi 10 novembre 2008
Bon appétit!
"Donner le choix, pas si simple...
Yannick Mével, professeur de lycée à Dunkerque, rédacteur aux Cahiers pédagogiques
dimanche 9 novembre 2008
Oui vous êtes bien sur le site du CRAP-Cahiers pédagogiques : s’il est question de champignons et de poulet aux pruneaux au début de ce texte, ce n’est qu’une mise en appétit pour entrer dans la cuisine de la réforme du lycée...
L’autre jour on est allé en famille faire des courses de fringues dans un centre commercial et on a mangé au Flunch. A l’entrée il y avait une affiche avec des plats et des prix, j’ai choisi Aigrettes de poulet aux pruneaux, avec une salade de fruits en dessert. Quand on est entrés, j’ai pas trouvé le stand avec les plats chauds, y avait que des desserts d’un côté, des bouteilles de soda, des plateaux, des couverts, des entrées froides et puis les caisses. J’ai pris une salade de fruits, tu pouvais en prendre autant que tu veux du moment que ça rentrait dans le bol. J’étais content mais en fait le bol était vraiment petit. Les enfants m’ont expliqué qu’il fallait passer à la caisse et dire que je voulais du poulet aux pruneaux. J’ai payé et en effet après les caisses j’ai pu aller à un stand où ils donnaient le poulet contre le ticket. Y avait pas de légumes ! Les enfants m’ont charrié en m’expliquant qu’il y avait un stand où on pouvait choisir ses légumes à volonté ! Sylvie avait choisi une omelette aux champignons et tomates. Quand elle a donné son ticket au stand-omelette, on lui a dit qu’il y avait rupture de stocks de champignons et de tomates et qu’il ne restait qu’omelette au jambon ; elle a demandé si elle pouvait pas changer pour des aigrettes de poulet (ça ! je lui avais dit que c’était mieux, mais elle m’écoute jamais...) mais c’était pas possible parce qu’elle avait payé pour une omelette... elle a pris l’omelette au jambon. Moi comme légumes à volonté j’ai pris champignons et tomates. C’était pas terrible. A table les enfants m’ont dit que tout le monde est paumé la première fois mais qu’on finit par comprendre comment ça fonctionne... puis ils m’ont demandé d’expliquer la réforme du lycée.
J’ai pris ma respiration et j’ai parlé finalités, tronc commun, modules, semestre, choix, aide... Ils m’ont dit « oui bon, ça on a compris, mais comment ça va marcher ? ». J’ai dit : « Prenons un exemple. Ça serait un lycée de dimension moyenne, y aurait 300 élèves en seconde. Les élèves auraient choisi des « modules » au troisième trimestre de l’année précédente et on les aurait mis dans des groupes en fonction de ça. C’est plus simple en disant qu’il n’y aurait que 4 « menus » imposés, chaque élève choisirait un menu pour chaque semestre et il ferait ce qu’on lui dit de faire (par exemple dans « sciences » il ferait 2 heures de module de biologie, 2 heures de module de maths-info et deux heures de TP de physique, c’est un exemple). Donc il y en aurait 100 qui auraient choisi de faire les modules d’un paquet « sciences de la société », 100 qui auraient choisi les modules du paquet « sciences », 100 les modules du paquet « technologie » et 50 les modules du paquet « humanités ». A la fin du premier semestre ils ont le choix : conserver leur module ou changer. Première hypothèse : personne ne veut changer. Ouf ! on continue comme au premier semestre avec les mêmes élèves, les mêmes profs, les mêmes emplois du temps et les mêmes horaires... ça c’est facile à comprendre c’est quasiment pareil que maintenant. Quasiment, ça veut dire que les profs de SES auraient moins d’élèves que maintenant mais on trouverait à les occuper en leur donnant la coordination des travaux interdisciplinaires ou du soutien : ils aiment le social.
Mais ils vont vouloir essayer autre chose, les élèves. Ou alors ça n’a pas de sens, cette histoire de semestres. Donc on dirait qu’ils voudraient changer. Mais pas tous : y en a qui savent ce qu’ils veulent et qui ont trouvé ça pas mal au premier semestre (sauf en SES parce que c’est vachement compliqué...). Dans le cas « humanité » ça roule : on a deux groupes de 30 qui font chacun un module différent (un module d’approfondissement pour les trente qui « restent », un module de découverte pour les trente qui « arrivent »). En « science » et en « science de la société » c’est plus embêtant : il y en a 10 qui « arrivent ». On leur fait un module de découverte à part (pour 10 ça va être le grand luxe, mais on ne va pas regarder aux moyens, c’est bien connu...) ou bien on les met dans les groupes avec ceux qui restent et on fait de la pédagogie différenciée (tout le monde sait faire ça au lycée c’est bien connu....) ? Et en « technologie » c’est pire parce que 75 ça fait soit deux groupes très très nombreux soit 3 groupes qui coûtent cher. Bien entendu ça peut marcher quand même... sauf que c’est dans l’hypothèse « simple » où il n’y aurait que des menus tout faits ! Or, il y a des choix à faire dans chaque menu. Prenons le menu « humanité » : latin ou grec ? ou troisième langue vivante ? cinéma ou histoire de l’art ? ça sera assez compliqué sans doute... »
A ce moment les questions ont fusé : « combien de plats on peut choisir : comme il faut en prendre pour 6 heures, c’est deux fois 3 heures ou 3 fois 2 heures ou l’un ou l’autre comme on veut ? est-ce qu’on peut panacher par exemple SES dans le menu technologie ? A la fin du semestre, si un élève avait choisi latin (ou grec ou lv3) et qu’il change, est-ce que ça veut dire qu’il renonce au latin en première ou bien qu’il pourra y revenir ? dans ce cas, il rejoindra ceux qui auront continué et baignera dans la pédagogie différenciée à laquelle se seront formés tous les profs de latin de lycée de France pendant les vacances d’été des élèves, ou bien on lui fera un module spécial « mise à flot en latin » ? Et si t’as pris cinéma, tu pourras revenir au latin ? Et si t’as pris science, est-ce que tu pourras faire du latin ? (la prof de latin elle dit que c’est très utile si on veut faire médecine...) dans quel module ? pour quoi faire en première ? quand un élève aura fait un semestre cinéma et audiovisuel en seconde et qu’en première il choisira un parcours à dominante sciences, ça aura servi à quoi tout ce cinéma ? »
Moi : « Du calme ! j’y perds mon latin dans toutes vos questions. Il parait que ça fonctionne ailleurs ! A la fac, ça marche (enfin faudrait voir...) parce qu’on a affaire à des plus grands nombres et parce que les nombres d’étudiants par cours ne sont pas très contraints (t’en mets 50 ou 100 ou 250 dans l’amphi, c’est pas pareil mais ça rentre). En Finlande ça marche (enfin faudrait voir...) parce que chaque module fait l’objet d’une validation spécifique (si j’ai compris) : pour que ce soit comparable (et vivable ?) il faudrait mettre en place un système d’évaluation du genre du système par points d’ECTS tel qu’il fonctionne (enfin faudrait voir...) dans le supérieur. Mais le ministre a dit qu’on ne toucherait pas à ça... ».
Alors Adrien a demandé : « Avant de faire Ministre, Darcos, il travaillait chez Flunch ? »
Yannick Mével, professeur de lycée à Dunkerque, rédacteur aux Cahiers pédagogiques"
Et vous, vous êtes lasagne ou pizza??